Billet d’humeur de Georges…
Tous coupables.
Fin juin 2018 s’est tenu à la 4S un colloque sur la relation entre les formations techniques et le développement, avec la présence de Christian Gaubert, DTN adjoint en charge des formations techniques et Béatrice Palierne, DTN adjointe au développement. Toutefois, je tiens à dire dès maintenant que ce qui suit n’est pas le compte- rendu de ce colloque mais le fruit de réflexions personnelles et d’autres glanées de ci de là, selon mon habitude. Je dirai seulement au passage que le choix s’était porté sur la 4S en raison de son engagement dans tous les secteurs du développement et de sa grande expérience dans les domaines de l’initiation, de l’animation et du perfectionnement technique, secteurs visés par les trois diplômes que la FFTT proposera dès cette rentrée 2018-2019. Voici maintenant ce que disait en 2014 le président fédéral Christian Palierne à l’ouverture du congrès fédéral. “ …Mais tout aussi surprenant est la baisse constante des formations à des diplômes d’entraîneurs fédéraux passant en huit ans de 1237 à 711 cadres formés. Alors que ces formations sont la base nécessaire à la vie, à l’évolution d’un club, à notre dynamique fédérale…il ajoute plus loin…et une baisse inquiétante de notre formation tant en diplômes d’état qu’en diplômes fédéraux. Avec cette baisse, le principe de transmission de notre savoir, le principe de pérennité de nos associations sont tous remis en question et nous handicapent fortement et durablement pour notre avenir;” Si la réforme fédérale va dans le bon sens, elle ne résout pas le problème de la baisse des vocations et nous pouvons nous demander comment nous en sommes arrivés là, alors que dans les années 80 la fonction jouissait d’un prestige tel qu’il fallait établir des listes d’attente et souvent la doubler voir la tripler. Bien entendu, de bonnes âmes balaient cette question d’un revers de main en mettant en avant l’égoïsme de notre époque. Mais ne sommes-nous pas coupables d’avoir découragé les bonnes volontés? Sont coupables les dirigeants et les joueurs qui considèrent que l’essentiel se déroule dans l’équipe première et que la formation des jeunes est une activité secondaire, voire un mal nécessaire car, sans les jeunes, on n’accède pas à certains niveaux du championnat par équipe; se sont-ils seulement demandé ce qui fait la renommée du club dans la commune, son action éducative ou des performances toutes relatives? Coupables la plupart des adultes qui, refusant des se plier à des entraînements dirigés et structurés, ont contribué à déprécier le travail de l’entraîneur en le confinant au domaine des enfants. Coupables les dirigeants qui ne veulent pas voir que cette activité est accaparante car l’entraîneur est à la fois éducateur, coach, organisateur de déplacements, responsable d’équipes, relanceur; responsable de mineurs…ces mêmes dirigeants ne faisant rien pour l’encourager, le récompenser, lui reconnaître sa vraie place dans la hiérarchie du club et parfois le laissant se décourager en ne bougeant pas le petit doigt pour l’aider. Coupables des Directions Techniques Nationales qui, au prétexte de mettre les diplômes à la portée du plus grand nombre, allant jusqu’à supprimer les examens, ont tellement simplifié les formations qu’elles en deviennent inefficaces sauf si le candidat a eu la chance d’être formé dans un club structuré ou s’il a la volonté d’aller chercher le savoir dans ce club. Coupables les joueurs qui, au prétexte qu’ils ont un classement élogieux, s’estiment au-dessus des entraîneurs et tout aussi coupables les licenciés qui pensent qu’il suffit de bien jouer pour bien entraîner. Coupables les clubs qui envoient en formation des gens qui ne peuvent pas entraîner en raison d’une technique personnelle rudimentaire; j’ai ainsi croisé des stagiaires incapables de diriger correctement la balle, parfois même de la mettre sur la table. Coupables également tous ceux qui suivent les stages d’entraîneurs mais qui n’entraîneront jamais ou abandonneront au premier prétexte venu. Coupables également un nombre important de pongistes pour qui le tennis de table n’existe que par la compétition et ses résultats car comment imaginer qu’un entraîneur de club à petits moyens puisse se motiver quand il sait que les performances sont trustées par le clubs professionnalisés?; malheureusement, bien peu sont enclins à assigner d’autres missions au sport. Je m’en tiendrai là. Le président a tiré la sonnette d’alarme. Si nous ne sommes pas capables de changer nos mentalités pour revaloriser le rôle de l’entraîneur, alors on peut se faire des soucis. GB.